Cette réflexion de fond sur le Slow Tourisme mérite que l’on s’y attarde : Le « Slow tourisme » comme voie pour améliorer le sentiment de bien-être Yousra HallemJean-Michel SahutLubica Hikkerova Dans Management & Prospective 2020/3 (Volume 37)

 

Le document explore le “Slow Tourisme” comme alternative durable au tourisme de masse, favorisant la qualité de vie et le bien-être des visiteurs et des communautés locales. Basé sur la philosophie du “Slow Food”, il encourage la découverte culturelle et environnementale approfondie, en respectant les modes de vie locaux et en promouvant la durabilité. Une approche systémique impliquant diverses parties prenantes est essentielle pour son succès. Le document souligne l’importance de créer des expériences touristiques enrichissantes qui valorisent l’authenticité, le partage, et la connexion avec la nature, contribuant ainsi à un tourisme plus conscient et responsable.

Le “Slow Tourism” se caractérise par une approche de voyage qui privilégie la qualité, la profondeur et la richesse des expériences plutôt que la quantité. Cette forme de tourisme met l’accent sur la découverte et l’apprentissage en encourageant les voyageurs à parcourir de courtes distances, à se détendre, et à s’immerger dans la culture locale tout en réduisant leur impact négatif sur l’environnement et les communautés locales. Les expériences proposées dans le cadre du Slow Tourism incluent l’interaction et la connexion profondes avec les personnes et les lieux, permettant aux voyageurs de vivre différemment des circuits traditionnels de tourisme de masse.

L’accent est également mis sur l’utilisation de moyens de transport plus respectueux de l’environnement, faisant du voyage lui-même une partie intégrante de l’expérience touristique. Cette approche transforme le déplacement vers la destination en un moment de détente et non en un interlude stressant. Le Slow Tourism est ainsi perçu non seulement comme une forme de tourisme mais aussi comme un concept macroéconomique qui favorise le développement durable et répond aux défis sociaux posés par le développement touristique conventionnel.

Guidé par la philosophie de la lenteur, opposée à celle de la rapidité, le tourisme lent favorise une connexion plus profonde avec la nature, l’écologie et le développement durable. Cette approche incite les voyageurs à prêter attention non seulement à leur destination mais aussi à l’environnement, à la communauté locale et à tout mode de voyage respectueux de l’environnement. Le Slow Tourism, plus qu’une simple méthode de voyage, est décrit comme un état d’esprit qui allie respect de l’environnement, désir de vivre des expériences authentiques et simples, et choix de modes de transport écologiques, constituant ainsi un pilier essentiel du développement durable​​.

Une approche systémique impliquant diverses parties prenantes est essentielle pour le succès du slow tourisme pour plusieurs raisons clés:

  1. Intégration communautaire et valorisation des ressources locales : Le slow tourisme repose sur la valorisation des ressources locales et la promotion de l’authenticité. L’implication des communautés locales dans la planification et la gestion du tourisme assure que les activités sont alignées avec les valeurs, les traditions et les besoins de la communauté. Cela permet non seulement de préserver l’identité culturelle, mais aussi d’assurer que les retombées économiques du tourisme bénéficient directement aux résidents locaux.
  2. Durabilité et respect de l’environnement : Le slow tourisme se concentre sur la durabilité et la réduction de l’impact environnemental. L’approche systémique, qui inclut des partenaires variés comme les autorités locales, les organisations environnementales et les entreprises du secteur, permet de coordonner des pratiques respectueuses de l’environnement. Cette collaboration peut conduire à des initiatives telles que la gestion des déchets, la préservation des habitats naturels, et la promotion de modes de transport moins polluants.
  3. Développement économique équilibré : En impliquant une gamme variée de parties prenantes, y compris des entreprises locales, des artisans, et des prestataires de services, le slow tourisme peut stimuler l’économie locale de manière équilibrée. Cela permet de diversifier les sources de revenus et de réduire la dépendance à des formes de tourisme plus volatiles et moins durables.
  4. Expérience touristique enrichie : La collaboration entre les différents acteurs permet de créer des expériences touristiques plus riches et plus variées. En intégrant des éléments culturels, éducatifs, et écologiques, les visiteurs peuvent bénéficier d’une immersion plus profonde et significative dans la destination.
  5. Gestion des risques et des crises : Une approche systémique permet une meilleure coordination et communication entre les différentes parties prenantes, ce qui est crucial pour la gestion des risques et des crises. Que ce soit en réponse à des catastrophes naturelles, des crises sanitaires ou des changements économiques, une approche collaborative peut aider à minimiser les impacts négatifs sur le tourisme et la communauté locale.
  6. Innovation et adaptation : La collaboration entre différents secteurs et acteurs favorise l’innovation et l’adaptation aux changements du marché et aux nouvelles tendances des consommateurs. En travaillant ensemble, les parties prenantes peuvent développer de nouveaux produits, services et expériences qui répondent aux besoins des touristes tout en respectant les principes du slow tourisme.

Plusieurs modèles conceptuels sont discutés pour comprendre les dimensions et les impacts du “Slow Tourism”. Ces modèles mettent l’accent sur l’interconnexion entre la lenteur, l’expérience de voyage, la conscience environnementale et l’attachement aux lieux. Ils soulignent que le “Slow Tourism” n’est pas seulement un style de voyage, mais aussi un état d’esprit orienté vers la durabilité, l’authenticité et le bien-être personnel.

L’approche systémique dans le slow tourisme permet de s’assurer que tous les aspects du développement touristique sont pris en compte de manière équilibrée et durable, en mettant en avant les intérêts de la communauté locale, la protection de l’environnement, et une expérience touristique de qualité​​.